Assumer

Assumer est un très joli verbe de la langue française, dont je ne trouve guère l'équivalent dans d'autres idiomes. Et à vrai dire, même en français il n'a pas officiellement tout à fait le sens exact dans lequel il est si précisément utile. Il désigne ce que les gens normaux ne font généralement pas : accepter la responsabilité de leurs actes.

Ce qu'on ne choisit pas, c'est de devoir choisir. On ne choisit pas d'être des individus, on ne peut pas renoncer à la responsabilité de nos décisions. Que ça nous plaise ou pas.

Or à observer les gens normaux (et à nouveau, lire Cécile de Benny C. pour une illustration de cette attitude à son paroxysme), force est de constater qu'ils se complaisent dans le déni. Ils pataugent dans la réalité et font comme si tout ce qui leur arrive tombait du ciel.

Alors je veux bien que les vandales restreignent d'une façon non négligeable nos possibilités d'action. Certes. Mais tout de même : on choisit son taf, on choisit sa mœuf, on choisit sa vie.

Se plaindre parce qu'on s'est pris une météorite sur la tête, oui. Se plaindre parce que votre femme vous a soudain trompé, oui. Mais se plaindre de la même salope après que vous fussiez resté avec 10 ans à vous faire tromper, non. De même bien sûr des gens qui se plaignent systématiquement de leur travail. Ou qui se complaisent à considérer que tout ce qu'ils font ils le font pour d'autres, qui prétendent qu'ils se sacrifient sans cesse. Qui font comme si toute affectation de leur temps ou de leur argent venait de devoirs ou d'obligations, et non de leur propre volonté.

Nobody put a gun to your head.

2008-09-22