Du mauvais usage de la vulgarité

Une boussole qui indiquerait toujours le Sud serait tout aussi utile qu'une boussole qui indique toujours le Nord. De la même façon, faire systématiquement le contraire de ce qu'on vous ordonne, c'est aussi vous soumettre à ce qu'on vous ordonne (et un dictateur pas complétement idiot le comprendrait tôt ou tard, et vous ferait alors faire non plus le contraire de ce qu'il veut, mais bien exactement ce qu'il voudrait).

Une variante des pseudo-rebelles agissant à l'encontre de la pseudo-morale peut ainsi être de ce type ; à inclure bien sûr dans la catégorie 1b, celle des mauvais citoyens, qui se situent toujours par rapport à la pseudo-morale, qui l'acceptent comme référence, même si c'est pour faire le contraire.

On peut citer comme exemple l'anti-concept de « vulgarité ». Les bons citoyens vont bien sûr renoncer à utiliser des « gros mots », surtout devant les enfants, quitte à passer pour des débiles en se tortillant pour trouver un mot moins adéquat que le mot « grossier » idoine qui convient parfaitement dans certains cas. Les mauvais citoyens, au contraire, acceptant la prémisse que dire certains mots est immoral, et désirant à tout prix s'afficher contre cette pseudo-morale qu'ils acceptent, vont au contraire employer massivement de tels mots dans leurs discours, passant pour non moins débiles que leurs cousins bons citoyens.

2008-11-09